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Page:Pert - Charlette.djvu/94

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enragés ! s’écria-t-elle de sa voix sonore, pleine de jeunesse et d’entrain.

Samela parut s’excuser.

— Nous allions plier bagages.

Charlette, descendue d’un bond de son tabouret, demeurait interdite, devenue subitement pourpre, puis toute pâle — les yeux attachés sur Jean — Hallis qui était entré silencieusement à la suite de madame du Jonquier. Celle-ci se retourna, expliquant :

— Notre ami Hallis est arrivé au moment où je quittais la maison pour venir prendre Charlette — Imaginez-vous Samela qu’il venait positivement pour ma fille ! — Oui, Charlette, tu peux être fière !… Remercie-le, au moins.

Complètement décontenancée, la jeune fille prononça des paroles inintelligibles.

Hallis voulut faire cesser son embarras, et sourit, tandis qu’il serrait la main du peintre.

— Madame votre mère veut vous faire enrager tout simplement, mademoiselle Charlette. Je suis venu lui apporter un exemplaire de ma pièce…

Belle l’interrompit.

— Oui, un volume pour moi, et un autre pour ma fille ! — Tu verras, Charlette, cette dédicace…

Et, affectant de gronder l’auteur :

— Je vous en veux, cher maître… Cette petite va se prendre au sérieux maintenant !