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Page:Pert - Charlette.djvu/95

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Le regard caressant du romancier effleura Charlette.

— Je serais désolé qu’elle s’imaginât être autre chose que ce que je la vois… une enfant exquise.

Charlette qui se remettait, sourit en silence, songeant avec ravissement au souvenir précieux de Hallis. Posséder un livre de lui !… qui ne serait qu’à elle, qu’elle seule couperait, feuilleterait ! Un livre qu’il avait choisi, apporté lui-même ! Mais, comment donc avait-il pu songer à lui faire cette immense joie ?…

Et, son regard reconnaissant chercha l’écrivain. Puis, comme celui-ci causait avec Samela en ce moment, elle l’étudia en toute liberté.

Il lui parut moins jeune que le soir de la représentation. Elle reconnut en lui des défauts. Deux rides barrant son front se creusaient profondément dès qu’il s’animait en parlant ; ses lèvres trop minces étaient étrangement décolorées ; dans l’ensemble de ses traits, on ne sait quoi de dur, d’amer était répandu, lorsque le charme de son sourire ou de son regard ne venait pas transformer sa physionomie.

Elle remarqua aussi une manie qu’il avait de perpétuellement agiter les doigts, de les occuper à pétrir, tortiller, déchirer n’importe quel objet tombant à sa portée.

Mais, ces imperfections, ces personnalités la captivèrent peut-être plus sûrement que la banalité de