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Page:Pert - L Autel.djvu/178

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L’autre jeta les manuscrits sur le bureau avec une désapprobation dédaigneuse.

— Et les trois actes dont vous m’aviez parlé ?

— Je n’ai pas pu m’en occuper.

— En vérité ?… Et d’où vient cette impossibilité ?…

Son ton agressif, insolent, commençait à irriter Castély.

— Je vous l’ai dit, fit-il avec sécheresse. J’avais des engagements antérieurs.

Sallus hocha la tête, coupa l’air de sa canne et prononça, important :

— Allons, je vois que j’ai bien fait de venir !… Mon cher Castély, je m’aperçois que nous ne nous sommes pas du tout compris !…

— À quel propos ?

— Mais, au sujet de nos conventions…

— Parce que ?…

— Lorsque j’ai accepté de lancer votre pièce qui, entre nous, ne vaut pas le diable et n’a une apparence de succès que grâce au mal que je me suis donné…

— Passons ! interrompit Robert, énervé.

— Pardon !… Ce que je dis a sa raison d’être !… Si donc, j’ai accepté de faire marcher votre enfant cala- miteux, c’est parce que vous aviez fait luire devant moi plusieurs sujets de pièces futures infiniment meilleures, pièces que, selon notre traité, vous devez mettre sur pied dans un délai très court… ou, pour parler avec plus de justesse, immédiatement.

Robert se récria :

— Eh ! mon Dieu, il n’y a pas péril !… En septembre, je vous remettrai le manuscrit de la première pièce dont le canevas vous a plu… Je m’occuperai de la seconde et de la troisième dans le courant de l’hiver prochain…

Sallus le considérait, affectant la stupeur.