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Page:Pert - L Autel.djvu/205

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fond d’un jardin, où une luxueuse garçonnière était aménagée.

La concierge, dans l’allée, salua Robert d’un sourire de connaissance.

— Madame y est déjà, fit-elle du ton mystérieux de commande particulier aux gens de cette sorte en pareille occurrence.

— Je parie que je vais la trouver en déshabillé galant, pensa Castély en posant le doigt sur le bouton électrique de la porte, au premier étage.

Pourtant, il se trompait. Ce fut correctement habillée d’un « tailleur » sombre que Valentine vint ouvrir. Elle n’avait pas de chapeau. Robert fut un peu choqué par la couleur ardente et factice de sa chevelure très ondulée. Son impression différa de celle de la veille. Il jugea la femme moins jeune et plus belle qu’il ne l’avait appréciée tout d’abord.

Elle avait pris la main du jeune homme et l’attirait dans l’appartement, tandis que, d’un geste brusque, elle refermait la porte.

— Je craignais que vous ne vinssiez pas, dit-elle en souriant.

Et ce sourire illumina son visage, la fit soudain attrayante et désirable.

Robert, chatouillé, répondit avec empressement :

— Par exemple !… Vous me supposez donc bien mal élevé ?…

Sincèrement, il oubliait sa résolution de naguère, et combien peu il s’en était fallu que madame de Mamers l’attendît en vain.

Ils étaient entrés dans une pièce aux belles tentures de soieries chinoises. Ils s’assirent sur un canapé profond et large, encombré d’une masse de coussins.

Une demi-ombre agréable régnait à cette place, car