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Page:Pert - L Autel.djvu/206

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tout le jour du salon provenait d’une grande verrière drapée, découpée assez haut dans la muraille, justement au-dessus du canapé ; et la lumière frappait plutôt le centre et l’extrémité de la pièce que l’espace situé précisément sous la fenêtre.

— Qu’avez-vous fait, aujourd’hui ? demanda la jeune femme.

— J’ai travaillé… énormément travaillé, sans répit, enfoncé dans ma besogne…abruti, annihilé…

— Alors, pas du tout pensé à moi ?

Il répondit sincèrement — pour voir — guettant l’impression de Valentine :

— Non… excepté tout à l’heure, au moment de me rendre ici…

Elle demeura impassible.

— Ah ! Eh bien, moi, au contraire, je ne me suis occupée que de vous.

Il sourit — flatté quand même.

Parce que vous n’aviez rien de mieux à faire, voilà tout !…

Elle dit avec tranquillité :

— C’est vrai… J’avais envie de lire votre pièce… Mais comme elle n’est pas encore publiée, pour me la procurer, il m’a fallu aller au théâtre, me donner un mal infini.. soudoyer un bonhomme à prix d’or afin qu’il me confiât une brochure crasseuse criblée de cor- rections, de signes cabalistiques… et que, encore, je devais rapporter ce soir avant six heures…

Robert hocha la tête.

— Ah ! bien ! si Lombez se doutait que le père Leverd vous a prêté la brochure !

Et, avec inquiétude :

— Au moins, vous l’avez rendue !

Elle eut un rire jeune et un mouvement audacieux