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Page:Pert - L Autel.djvu/217

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Le fiacre s’arrêta. Vriane poussa son ami du poing, grognant :

— Eh bien ! descends-tu, à présent ?

Mais Robert leva tout-à-coup un visage baigné de larmes.

— Non, dit-il doucement. J’aime mieux ne pas la voir, décidément.

Guy haussa les épaules, irrité :

— C’est vrai ?… Oui ?… C’était bien la peine de nous amener ici !… Enfin, c’est bon, filons au théâtre… Hein ! ça va ?…

L’autre acquiesca.

— Si tu veux.

Et cette fois bien que toujours absorbé, il resta droit, ses pleurs taris, son émotion tout-à-coup emportée par un obscur orage intérieur.

Même, il finit par entendre les lamentations acerbes de son compagnon ; il envisageait les complications qui naissaient pour lui de la mort de la jeune artiste.

— Un véritable suicide ! maugréait Vriane. Conçoit-on l’imbécilité de cette créature !… Se faire manipuler par une bonne femme quelconque, lorsqu’on aurait pu lui procurer des docteurs par douzaines !… Et courir là sans crier gare !… Et pas un mot à qui que ce soit, pas une lettre derrière elle ! — Elle est sortie vers dix heures, dans la toilette qu’elle portait habituellement pour faire ses petits achats du matin… Elle est passée sans dire bonjour à la concierge et à sa fille, qui ont remarqué qu’elle était plus pâle que de coutume, mais n’ont pas osé l’arrêter. — La bonne femme s’est hâtée de faire l’appartement, ainsi que chaque jour… Rien d’anormal, pas un indice de ce qui se préparait… Et midi n’était pas encore sonné que les appels du cocher faisaient ac-