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Page:Pert - L Autel.djvu/251

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— Vous avez tort… D’autant plus que, depuis ce jour qui me paraît si lointain, mes idées ont changé sur beaucoup de points…

— Ah ?

— Et, votre ombre à mes côtés, j’ai admis, j’ai rêvé des joies aiguës… que vous seule pourriez réaliser pour moi, parce que vous avez une âme, un caractère totalement différents de ceux des femmes ordinaires… des femmes que je rencontre journellement et dont j’ai la nausée.

Elle hochait la tête, les yeux perdus dans le vide.

— Je ne sais si cette dissemblance existe réellement… mais, jusqu’ici, vous n’avez pas paru beaucoup l’apprécier !…

Il n’y avait aucune amertume en son accent, et quelque chose d’extrêmement sensuel se glissait dans ses prunelles, en la grâce amollie de ses mouvements. Elle s’abandonnait visiblement au charme que le jeune homme exerçait sur elle.

Robert aux aguets, très froid, suivait en elle jusqu’au plus profond de ses pensées et de ses sensations.

Il se pencha.

— Vous voudrez encore ? supplia-t-il à voix basse, ardente.

— Elle affecta une incompréhension. Mais quoi donc ?

Il implora : — Chez vous, ce soir, voulez-vous ?… Oh, je vous en prie, dites oui ?

Elle eut un subit tressaillement et protesta :

— Ici… Non, non, c’est absolument impossible !…

— Alors, venez chez moi… Vous n’êtes pas tenue à l’attache à la villa ?

Elle haussa les épaules.

— Allons, vous n’imaginez pas que je vais m’afficher