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Page:Pert - L Autel.djvu/304

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bas, vers Maisons-Laffite… Quand je me suis réveillée, un agent était la… où vous êtes… tenant à la main un papier… où était inscrit mon malheur…

Dans le silence qui suivit ce récit où les forces de la pauvre femme s’étaient épuisées, Robert Castély prononça, d’une voix hésitante :

— Et rien n’a pu vous faire soupçonner qui était l’homme ?…

La concierge fit un geste de dénégation, reprenant d’une voix chevrotante :

— Rien !… Non, en vérité, rien !… Des fois, je me suis demandé si elle n’avait pas été violentée… une aventure qu’elle n’aura pas osé me conter… C’est si exposé, nos pauvres filles, aux soirs où elles vont chercher ou porter leur ouvrage !… Elle n’avait jamais peur… Elle riait, répétant qu’il n’arrivait d’histoires qu’à celles qui le voulaient bien… Et, de fait, elle savait se faire respecter, même des voyous… Mais suffit qu’elle se soit trouvée en face d’un de ces fous qui rôdent le soir par les rues… Depuis plusieurs mois, monsieur, elle avait changé… si triste qu’elle était ! — Quand je la questionnais sur ce qui la tracassait, elle disait que je me faisais des idées, elle souriait, par frime… Ça me trompait… Je ne pouvais comprendre, n’est-ce pas, ce qui la travaillait ?…

Et Robert, ayant un mouvement machinal pour consulter sa montre, songeant à La Boustière qui l’attendait, la bonne femme le retint encore :

— S’il vous plaît, monsieur, pardonnez mon indiscrétion, mais je voudrais vous demander quelque chose, à vous qui êtes dans les livres… Je fais faire un tombeau à ma Cécile… Un monument tout à fait bien, en pierre… A quoi me serviront mes économies, maintenant, n’est-ce pas ? — Et alors, j’aurais voulu qu’on écrive dessus