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Page:Pert - L Autel.djvu/305

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Mais, les ouvriers, ça ne sait pas, ni moi… et si vous aviez la bonté, si vous vouliez…

Une lourde impression d’ennui et de nausée, le désagréable sentiment du ridicule et du navrant de cette naïve demande, faite précisément à lui, envahirent Castély.

— Une épitaphe ?… Que, moi, je vous fasse une épitaphe ?… Non, non, c’est impossible !…

Cependant, l’autre joignant les mains, insistante, il parut se décider tout à coup.

— Eh bien ! oui, c’est entendu… Je vais y songer… Je vous enverrai cela…

Et il s’esquiva promptement, sans vouloir écouter les remerciements émus de la vieille femme, et ses racontars recommençants.

— Dire que, dans la vie, les événements les plus poignants sombrent toujours dans le burlesque ! songeait l’écrivain en appuyant le doigt sur la sonnerie électrique de l’appartement de Joseph Pol La Boustière.

Ses lèvres murmurèrent encore machinalement : Pauvre fille !… Tandis qu’il s’efforçait d’évoquer en lui la silhouette vague de Cécile. Mais rien n’était vraiment touché en son cœur, et son sentiment dominant était une contrariété prononcée, le vif désir de secouer très vite cette impression pénible qui le rendait maussade. Il ne pouvait en être autrement : cette malheureuse fillette avait si peu participé à sa vie à lui et les tendresses, même les moins égoïstes, sont toujours graduées en raison de la part que l’on y a mis de soi-même.

Ce fut Joseph-Pol qui vint ouvrir lui-même et qui introduisit son visiteur dans le petit salon vert, où rien n’avait été changé depuis la mort de celle qui l’occupait auparavant.

Mais Castély n’eut pas le temps de se laisser gagner