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Page:Pert - L Autel.djvu/332

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j’ai pour toute action, tout geste, une paresse insurmontable.

Il se rassura. Bah ! Suzanne ne savait rien ; elle ne se douterait jamais de rien ! Elle était bien trop occupée d’elle-même, de sa santé, de ses misères, pour espionner fructueusement son mari, ou même s’inquiéter de lui !… Il pouvait dormir tranquille !…

Il dit, avec aplomb.

— Eh bien, je vais faire un bout de toilette et je descends chez elle… j’ai bien le temps, et la corvée sera faite. — À midi et demi le déjeuner, n’est-ce pas ?

— Oui, j’attends Henriette.

Avant de sortir, Robert jeta :

— Tiens, madame Féraud est à Paris ?… Je la croyais encore en Algérie… Et, au fait, comment prend-elle la mort de sa seconde petite ?

Quelque chose d’infiniment douloureux apparut dans la voix de Suzanne.

— Elle souffre. — Mais, qui ne souffre pas ?

Une heure plus tard, Robert Castély, paresseusement allongé sur le lit du luxueux pied-à-terre de Valentine de Mamers, étendit le bras vers la petite table du chevet, attrapa une cigarette et l’alluma.

— Écoute, fit-il en repoussant doucement du geste la belle Valentine dont les caresses le harcelaient encore. J’ai à te parler sérieusement.

Elle appuya sa tête voluptueuse, aux cheveux ardents, sur l’épaule du jeune homme, le contemplant de près avec une amoureuse ardeur. — Parle.

— Tu sais que je veux absolument être décoré au 14 juillet prochain.

— Tu as raison, le moment est excellent à tous les points de vue.

— As-tu fait les démarches nécessaires ? Car tu sais