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Page:Pert - L Autel.djvu/61

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Elle lui paraissait précieuse, presque surhumaine… symbole, personnification des joies, des triomphes qu’il goûterait, en un lendemain proche…

Moins de dix minutes plus tard, il reparaissait, et jetait un billet de cinquante francs sur la soucoupe que vint prendre le serveur…

Mady détacha ses yeux d’un carnet sur lequel elle élaborait des comptes compliqués.

— Tant que cela ?

— Je ne suis pas allé au journal, expliqua Robert. J’ai aperçu Sallus à la Paix… C’était bien le moins qu’il m’avançât…

— Alors, vous êtes convenus de quelque chose ? interrogea Mady avec curiosité.

— Oui. L’exquis, c’est que ça ne traîne pas, avec lui… Une délicieuse impudeur pour vous rouler, et cela, sans réplique possible. C’est réglé, avec les frais accessoires que je supporterai seul, ma pièce aux Folies-Parisiennes — étant donné qu’elle ait du succès, — ne me rapportera pas un sou, — et pour les trois futures, je toucherai à peine un tiers de leur produit.

Tout en parlant, il avait tendu à Mady son étole, ses gants. Comme ils gagnaient la porte, elle conseilla :

— Quand même, il faut marcher… Sallus pour nous, c’est le succès assuré.

— Acheté, oui. Aussi, je marche, vous voyez bien, fit-il résolument.

Dehors, il proposa :

— Prenons-nous une voiture ?

Elle refusa.

— Non, tenez… montons à pied chez moi, voulez-vous ? J’ai besoin de respirer.

— Et votre dîner ?