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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/105

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— Voyons, Cady, ne dites pas de choses absurdes et inconvenantes !…

La fillette fit un geste d’indulgence, les yeux pétillants de malice.

— D’ailleurs, pour aujourd’hui — souligna-t-elle avec intention — ça n’a aucune importance… Voyons la robe ?

Mlle Armande, très intimidée, passa le costume acheté l’avant-veille à la Samaritaine. Très simple, en velours anglais côtelé noir, il parut correct à Cady qui approuva.

— Ça va… Le chapeau maintenant… Bon, encore… Les bottines passent… Vos gants ?

Mlle Armande montra un cuir jaune grossier, aux larges boutons de nacre, qui fit reculer Cady avec horreur.

— J’en pâlis ! affirma-t-elle. Mais attendez !…

Elle disparut durant cinq minutes et revint, triomphante, avec une paire de longs gants souples, en chevreau noir.

— Voilà l’affaire !

Mlle Armande questionna avec inquiétude :

— Qui vous a donné cela ?

La fillette roula des yeux sauvages :

— C’est pas donné !… C’est du butin !… vociféra-t-elle.

Mlle Armande se récria :

— Oh ! Cady, je parie que vous avez pris ces gants chez votre mère, sans sa permission ?

La fillette s’emparait des mains de son institutrice et la gantait de force.

— Tu l’as dit, ma crotte ! chantonna-t-elle.

Et, satisfaite, tandis que Mlle Armande protestait de plus belle :

— Ça va, ça colle, ça moule !… Taisez-vous donc, mademoiselle, ce que vous dites ou rien, ça fait la rue Michel !… Faut bien que vos pattes de devant soient chaussées convenablement, sans ça tout votre