Accepter ?… Mais quelle perspective, grosse de dégoûts et de hontes !… Et aussi de compensations, de satisfactions, de triomphes secrets !… Oh ! se dire, muette et impassible devant « Julienne » : « Je suis la maîtresse de ton mari ! »
Elle répondit, cherchant ses termes, assurant sa voix qui tremblait :
— Je vous suis déjà très reconnaissante, monsieur, de votre délicate pensée, et je serais heureuse d’accepter vos bontés…
Il eut un geste de contentement.
— Allons, vous êtes une bonne fille, et vous ne vous en repentirez pas. Quand viendrez-vous à mon bureau ?
Elle sourit malicieusement.
— Mais, monsieur, ce n’est pas la fin du mois.
— Ah ! ah ! petite rosse ! Eh bien ! mais il faut bien que nous causions d’abord de votre gratification supplémentaire qui n’est décidée… qu’en principe.
— C’est vrai, monsieur.
— Voulez-vous demain ?
Elle songea tout à coup à sa fâcheuse combinaison.
— Non, non, c’est impossible ! s’écria-t-elle avec précipitation.
— Alors, fixez vous-même.
Elle réfléchit, calcula.
— Jeudi, si cela vous convient ?
— Soit !… Mais, je ne dispose que de l’heure du déjeuner… Midi à deux heures. Vous pourrez vous rendre libre ?
— Oui, monsieur.
Il sourit avec satisfaction.
— Nous ferons une gentille débauche. Je vous conduirai dans un petit restaurant. Ah ! c’est autre chose que la ratatouille de Clémence ! J’espère que vous êtes gourmande, hein ?
— Je ne sais pas, monsieur.