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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/144

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— Tiens, tiens, on vous revoit !… Ce que vous me dédaignez depuis quelque temps.

Il voulut enlacer Cady et l’attirer à lui, mais elle lui échappa adroitement. Elle n’aurait su dire pourquoi les familiarités du domestique la choquaient de jour en jour davantage.

En réalité, elle avait perçu la vulgarité brutale du valet, flairé son parfum d’homme mal tenu, à partir de l’instant où, dans l’atelier de Jacques Laumière, dans les bras de l’artiste soigné, élégant, raffiné, elle avait goûté d’indicibles joies de tous ses sens également flattés.

— Veux-tu faire ma commission ? demanda-t-elle gentiment, quoique se tenant sur la défensive.

— Si on n’est plus amis, je ne vois pas pourquoi je me décarcasserais pour vous !…

Elle se fit coquette avec prudence.

— Mais si, on est amis… Fais ce que je te dis, d’abord.

— Et après ?…

Elle eut un rire plein de promesses.

— Va donc !…

Il grommela, aguiché et obéissant :

— C’est bon… Mais, si vous faites encore votre sauvage, je me fâche, vous savez !…

Il revint deux minutes plus tard, suivi de Maria.

— Qu’est-ce qu’il vous faut, Cady ? demanda-t-elle.

La fillette entraîna la femme de chambre hors de l’office.

— Est-ce que je puis voir maman ?

L’autre haussa les épaules.

— Pensez-vous ?… À cette heure-ci, elle trempe, et fait pas bon venir la reluquer ; elle sait qu’il y a trop de déchet !… Y n’y a que moi qui regarde et qui touche.

— Eh bien, alors, voulez-vous lui demander si Mlle Armande et moi nous pouvons déjeuner ce