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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/145

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matin chez Jacques Laumière ? Il m’en a priée, pour faire séance de très bonne heure, parce qu’il n’est pas libre dans l’après-midi.

— C’est vrai, cette menterie-là ?… Je parie que vous allez vadrouiller quelque part où vous n’osez pas dire !…

— Du tout, c’est absolument vrai. Allez, ma petite Maria. Je vous en prie. Pour la peine, j’irai moi-même à la cuisine chercher notre chocolat, et vous n’aurez pas besoin de mettre mes bottines.

Maria ricana.

— Comme c’est malin !… Vous avez déjà chaussé des souliers…

Pourtant elle se rendit à la prière de Cady, et revint peu après.

— Ça colle.

— Maman permet ?

— Elle s’en f… !

Cady rentra en galopant dans sa chambre, hurlant comme une possédée.

— Ça y est… On est libre pour toute la journée !… et la nuit aussi !… Maman et père dînent à la Présidence !…

Mlle Armande, remise de ses émotions et occupée à se savonner le cou, répondit froidement :

— Quels sont vos projets, Cady ?

— La noce, la grande noce !… Vous verrez !… Je sais et je ne sais pas !… On se décidera plus tard !…

Et, courant à la croisée du cabinet de toilette, elle l’ouvrit toute grande, malgré les protestations de Mlle Armande, appelant :

— Georges ! Georges !…

Puis, comme ses cris n’étaient pas entendus, elle enfonça deux doigts dans sa bouche et émit un sifflement perçant, formidable.

Mlle Armande leva les bras avec horreur.

— Il ne manquait plus que cela ! C’est un apache ! En face, au même étage sur la cour, une fenêtre