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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/155

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Elles arrivèrent au jardin, et Cady musa longuement à l’entrée, sous des prétextes, l’œil aux aguets, bavardant sans penser à ce qu’elle disait. Enfin, un éclair de triomphe brilla dans ses yeux, elle rit sans cause, une ardeur passionnée répandue en toute elle.

Elle avait aperçu le jeune homme de naguère, descendant du second convoi.

— Venez dans la serre, mademoiselle Armande !…

Et, parvenue à la palmeraie, la jeune fille suggéra :

— Peut-être préférez-vous vous asseoir ici, pendant que j’irai visiter les perruches, là, auprès ?. Vous savez qu’elles font un horrible tapage…

Mlle Armande accepta avec empressement, en s’emparant d’un fauteuil.

— Oui, c’est cela !… Je vous attends.

Cady s’élança vers la sortie ; puis, au lieu de gagner la porte de gauche, qui conduisait au hall des perroquets, elle rebroussa vivement vers la droite et rentra dans la grande serre par une galerie latérale.

Le jeune homme s’y promenait, une cigarette non allumée à la bouche.

Il sourit en apercevant Cady, et parut surpris en reconnaissant qu’elle se dirigeait résolument vers lui.

Arrêtée devant lui, un sourire hardi entr’ouvrant ses lèvres, les yeux bridés par les paupières demi-closes, un peu pâle car, malgré tout son aplomb, une vive et délicieuse émotion l’étreignait-elle lui tendit les doigts :

— Bonjour, Charley ! fit-elle d’une intonation à la fois moqueuse et caressante.

— Je ne m’appelle pas Charley, remarqua-t-il en souriant.

Il prit la petite main, avec un regard autour d’eux.

— Ça va pourtant à votre genre de beauté… Alors, comment ?

— Maurice… Et vous ?

— Charlotte, répondit-elle sans hésitation.