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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/161

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— À ce soir.

Et il s’éloigna.

Cady le suivit du regard, et renversa sa tête en arrière, un rire muet d’ironie joyeuse illuminant sa physionomie :

— Ce qu’il est gourde ! murmura-t-elle.

Et, avec des sauts de chèvre, elle regagna la palmeraie.

— Comme vous avez tardé, Cady, remarqua Mlle Armande.

La fillette prit un air innocent :

— Ces perroquets sont des amours !… Il y avait surtout un petit ara huppé, l’air content de lui !…

Elle s’étouffa dans un éclat de rire.

Mlle Armande se levait.

— Où allons-nous, à présent ?

— Voir les sauvages, pardi !…


XVII

Au milieu de la foule grouillante des badauds qui se pressaient dans la vaste enceinte où s’élevaient les petites cases de plâtre et de roseaux, les nègres, vêtus d’oripeaux, passaient, affairés ou nonchalants, de l’allure souple, déhanchée et balancée de grands félins qui est le propre des races noires.

Réunis sous le nom unique d’une peuplade saharienne, ces individus ramassés un peu partout sur la terre de feu offraient des types fort différents : quelques-uns simiesques et hideux ; beaucoup d’autres dressant, au contraire, de superbes statues de bronze, aux formes parfaites, aux traits d’une esthétique spéciale, mais qui ne manquait ni de charme ni de beauté.