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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/160

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Il sourit d’un air fat :

— Vous devez le savoir !… Car, enfin, si je vous ai suivie, c’est que vous m’y avez invité… Vous ne direz pas le contraire ?…

— Non, je ne mens pas, moi… Je vous ai trouvé gentil, et j’ai désiré vous voir encore et vous parler.

— Très bien. Alors, nous nous entendrons… Donc, voici ce que nous allons faire ? Vous continuez votre promenade ; je vais essayer mon auto, et, à huit heures tapant, on se retrouve devant la Madeleine… Je vous conduirai dîner dans un petit restaurant discret, rue Caumartin… Cela va ?

Elle le regarda dans les yeux :

— Vous devez être très rosse ?

— Moi ?… Pas du tout, je suis un excellent garçon.

Elle secoua la tête :

— Depuis que nous causons, vous ne m’avez pas dit une chose gentille, ni même aimable.

Il parut embarrassé.

— Écoutez !… Je ne suis pas à mon aise… Vous êtes une drôle de petite bonne femme, vous savez !… Mais vous verrez, quand nous serons bien chez nous… Je suis très tendre avec les femmes, et, auprès de vous, je sens que je serai épatant…

— Je vous plais ?

Les yeux du jeune homme flambèrent, puis se noyèrent dans une volupté brève et intense. Ses lèvres se crispèrent.

— Oui, beaucoup, fit-il bas, la voix changée…

Puis il lui serra la main avec une hâte.

— Séparons-nous, cela vaut mieux… A ce soir, c’est entendu ?

— Oui.

— Pas de lapin, surtout ?

— Non.

Il se pencha brusquement, effleura le visage de la jeune fille.