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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/166

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Il insista :

— Toi, jamais donner, jamais vendre bijou, hein ?… Toujours porter ?

— Je te le promets, affirma-t-elle avec gravité, ses doigts menus caressant le bracelet.

Il se recula et ranima le feu qui s’éteignait.

— Tu viendras encore me voir ?

— Oui, promit-elle.

— Toi, Parisienne ?

— Oui.

Il soupira.

— Je voudrais voir Paris… Ici, pas moyen sortir, jamais.

Comme Cady allait s’éloigner, il lui tendit la main,

— Toi partir ?

— Oui.

— Adieu. Je t’attends demain.

Cady fit un geste espiègle.

— C’est cela, attends-moi !

Il ne se méprit pas à son accent.

— Toi, méchante… toi, pas revenir.

Et, avisant une épingle tombée des cheveux de Cady, il la ramassa et la lui tendit.

— Tiens.

Une idée de gamine surgit en l’esprit de la fillette.

— Regarde, s’écria-t-elle.

Et s’agenouillant devant le feu, elle posa l’extrémité de l’épingle en celluloïd sur la braise.

Une flamme jaillit en fusant, accompagnée d’une fumée blanche.

— Oh ! s’exclama l’Arabe surpris.

Cady souffla sur l’épingle et la lui tendit.

— Amuse-toi !…

De nouveau, comme un enfant, il enflamma l’objet, l’éteignit, le fit encore brûler avec des exclamation de plaisir et d’étonnement ; tandis que, de tous côtés, des nègres accouraient en piaillant et en se bousculant.