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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/179

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affaires à Paulette pour pas qu’elle manque le bon chopin… une veine qu’elle a eue… c’est tout plein rigolo… un vieux birbe qu’habite la campagne juste où nous allons, tu saisis ? Alors, qu’il a rencontré un jour Paulette qui se promenait habillée très bath… Et qui lui a dit que si elle était une baronne, elle lui ferait bien plaisir de lui rendre visite.

Cady pouffa.

— Paulette, une baronne ?

— Oh ! il n’était pas si gourde que de le croire, mais il s’en fichait… Qu’il lui a dit : Je ne m’occupe pas de ce que vous pouvez être en réalité, mais dites- moi ça qui me fait plaisir, et que je vous traiterai toujours avec les égards dus à votre rang. » Et alors, il lui a encore dit qu’elle viendrait une fois tous les mois à sa maison et qu’il fallait qu’elle soit superbe- ment habillée, et qu’il lui donnerait mille francs chaque fois, et que si elle arrivait dans une belle auto — pas un locatis — il donnerait deux cents francs au chauffeur.

Cady s’adressa à Émile, admirative :

— C’est vrai qu’il vous donne deux cents francs ?

Le chauffeur sourit et inclina la tête.

— Pour sûr, et un déjeuner au champagne… C’est un ancien négociant en vins, et ce qu’il y en a, du liquide soigné, dans ses caves !…

— Il s’appelle comment ?

— Ma foi, je n’en sais rien, c’est pas ça qui me tracasse.

Georges reprit :

— Tu verras ses magnes, c’est rien tordant !… Quand l’auto stoppe devant son perron, y se précipite, le crâne à nu, y se courbe, avec des bras arrondis. « Madame la baronne, qu’il dit, je suis confus de l’honneur que vous me faites en venant me voir. » Tu sais, toutes les fois, c’est la même comédie, les mêmes mots… Et puis, il faut que Paulette fasse sa pimbêche, le nez relevé, et qu’elle le rudoie, qu’elle