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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/193

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dessus de ces grossièretés. Même, l’allusion personnelle qu’elle saisit parfaitement ne la toucha guère. Elle se contenta de jeter un regard dédaigneux au jeune valet, qui ne le remarqua pas. Il s’adressait à présent à l’Anglaise, la main audacieusement fourrée dans son corsage.

— Mâtin, c’est doux !

Elle bégaya, demi-saoule :

— Oh ! vilain sale ! voulez-vous bien pas toucher mon peau !…

Il se pencha et cueillit un baiser sur ses lèvres.

— Ton pot ?… De quel pot parles-tu, mon ange.

— Oh ! vous embrassez joliment, master Valentin !

— N’est-ce pas ? fit le jeune homme avec une emphase comique. Et au lit, tu parles que c’est mieux encore !

— Oh ! vraiment ? soupira la miss, avec un hoquet d’ivrogne.

Le maître d’hôtel eut un gros rire et fit un geste.

— Allons, mes enfants, essayez de suite ! La carrée des patrons est par là !

Par plaisanterie, Valentin se leva, arrondissant le bras vers l’Anglaise.

— Je t’attends, ma chérie.

Comme l’autre, étourdie, se soulevait sur sa chaise, Maria se récria avec colère :

— Tu n’as pas honte, Valentin !… Cette soulaude !… On n’a pas encore mangé le rôti et elle en a déjà par-dessus la bonde !…

La miss gesticula, très digne.

— Vous, impolie !… Vous, chameau de Française !…

Maria se leva violemment.

— Ah ! sortez-la !… Vous n’allez pas me laisser insulter par cette roupie anglaise !…

Valentin la calma du geste.

— Allons, voyons, pas tant de foin, tu nous barbes !