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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/196

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Comme irrésistiblement emportée, l’Anglaise bondit au milieu de la pièce et se mit à se démener.

— Cré bon Dieu ! elle en a tout de même du nerf ! constata avec stupéfaction le valet de chambre replet.

En face de la miss, Valentin gigotait de son mieux,

— Ça va-t-il ?

— Bravo !

— Ah ! bon sang, ce qu’on sue !

Et le jeune homme retira sa chemise, aux applaudissements et aux rires énervés de l’assistance féminine, restant le torse complètement nu, blanc et imberbe.

— Très allumé, le maître d’hôtel brailla :

— À toi, l’Anglaise !

L’ivrognesse entendit, et, en une seconde, déchira, arracha ses vêtements, sans cesser de danser, apparut entièrement nue, tandis que de véritables hurlements joyeux et des tempêtes de rire éclataient.

Debout, droite, les mains nouées derrière, Cady contemplait, impassible, ce spectacle : la nudité épileptique de l’Anglaise, celle à peine plus décente du valet, ainsi que les faces congestionnées des spectateurs.

La concierge répéta de nouveau près d’elle, d’une douce voix suppliante :

— Mademoiselle, allez-vous-en !…

Mais, sans l’écouter, frappée par un fait inattendu, qui la fit subitement sortir de son apparente indifférence, la fillette s’élança en avant avec un cri d’indignation.

— Baby !… Que fais-tu, Baby !

Grisée, folle, la petite Jeanne, par esprit d’imitation, venait d’enlever sa robe, et, aux côtés de sa gouvernante, agitait de toutes ses forces ses petits membres nus sous la chemise, courte.

— La gigue !… Je veux danser la gigue avec miss !

Personne ne l’écoutait ni ne la remarquait. Le