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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/197

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sifflet du cuisinier claironnait l’air monotone, les poêles heurtées résonnaient de plus en plus fort, des houles de rires et d’encouragements aux danseurs emplissaient la pièce.

Cady bondit sur sa sœur, et, malgré la résistance de l’enfant, l’enleva dans ses bras et fuit en l’emportant, tout son être soulevé de colère. Une sorte d’instinct maternel se levait en elle pour préserver sa jeune sœur, alors que pour elle-même, elle demeurait indifférente.

Précisément à cette minute, l’Anglaise s’effondrait à terre, sa gorge s’écrasant sur le tapis, vomissant des flots de boisson avec d’atroces haut-le-cœur.

Des cris de protestation s’élevèrent :

— En voilà un choléra ! s’écria Maria en se bouchant le nez.

Ce fut une débandade générale. La femme de ménage resta seule pour réparer le désastre, ranger la pièce et traîner péniblement le corps de la gouvernante jusqu’à sa chambre.


XXI

Tandis que Cady se réveillait toute courbaturée, la pensée vague, noyée en cette onde imprécise de tristesse et de souffrance qui suit les sommeils agités, Mlle Armande sauta à bas de son lit et s’habilla en chantonnant, alerte, radieuse.

— Comme vous êtes paresseuse, Cady !

Et, tout de suite, elle lui annonça une bonne nouvelle, sans se préoccuper des réflexions et des déductions que pourrait faire la jeune fille.

— Votre père va vous donner un piano pour vous