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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/208

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— Tu es pas maboul ?… Pour faire venir du monde !…

— On va se cogner, objecta la fillette qui se sentait mal à l’aise dans ces ténèbres.

— Pas de danger !… Et puis, on peut tout de même un peu éclairer… Tiens, regarde…

Le garçonnet tira de sa poche une minuscule lampe électrique, dont la lueur dissipa faiblement la nuit qui les enveloppait.

— On se dirait dans le brouillard ! admira Cady.

— Où sommes-nous ?

— Dans la salle à manger.

Il questionna avec vivacité.

— Il reste du dessert ?

Je pense… Il y avait des gens à déjeuner, alors c’était chic.

— Où le met-on ?

— Ici, dans le meuble d’encoignure.

Le petit garçon découvrit avec une vive satisfaction des amandes fraîches, des cerises déguisées, des biscuits.

— Donne ta robe… On va en emporter une provision et nous la mangerons à notre aise. Où sera-t-on bien ?

Cady réfléchit.

— Dans le cabinet de papa… Passe par là, moi je vais à l’office voir s’il reste du champagne.

Lorsque Cady revint, Georges était blotti parmi les coussins du divan, et, son délicieux visage blanc et blond penché sous la lueur électrique, il s’occupait de grouper coquettement les friandises grappillées.

— Tu as du champagne ?

— Une bouteille entière. Tu sauras la déboucher ?

— Tu parles ! C’est Paul qui m’a montré.

— Qu’est-ce qu’il devient, Paul ?

Le garçonnet hocha la tête.

— Il fout des coups à maman.