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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/209

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— Vraiment ? s’écria Cady intéressée. Et pourquoi cela ?

— À cause du pognon.

— Quel pognon ?

— Ben, celui de maman… ça ne va pas fort de ce moment, on est dans la purée, et alors, tu comprends, ça embête Paul.

Accroupie à la turque sur le divan, Cady croqua l’amande épluchée que Georges lui mettait dans la bouche.

— En somme, remarqua-t-elle posément, Paul, c’est son souteneur, à ta mère ?

— Mais non, voyons, tu ne sais pas comment tu parles : Les souteneurs, c’est ceux des pierreuses… Maman est une femme comme il faut… Paul, c’est son ami.

— Tout de même, elle lui donne de l’argent.

— Bien sûr, mais c’est parce qu’elle l’aime et qu’il est bien gentil pour elle… et, des fois, si rigolo !…

Cady balança la tête.

— Il l’aime, et il la cogne ?

— Ça n’empêche pas !… Et puis, tu sais bien, il est très endurant, et ce n’est que quand elle fait trop la vache qu’elle prend quelque chose.

Se rapprochant de Georges dont elle caressait doucement les boucles soyeuses, Cady demanda, pensive :

— Qu’est-ce que tu appelles faire la vache ?

— Eh bien ! elle dit qu’elle est fatiguée, que ça la barbe, et elle refuse carrément les occasions.

— Quelles occasions ?

Georges s’impatienta.

— Ah ! tu es trop gourde, on ne peut pas causer avec toi !… Tu ne comprends rien !… Alors, qu’est-ce qu’on t’apprend ?

Cady se rebiffa, piquée.

— Tiens, je peux bien te demander, peut-être !… Ma mère à moi n’est pas une cocotte !…