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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/225

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Maria, encore tremblante de colère, se sauva, tapant la porte.

Devant l’office, elle but un grand verre d’eau.

— Tiens, Valentin, téléphone au docteur pour la gosse, moi j’ai le sang retourné, je ne pourrais pas. Cette Anglaise, cette pourrie, cette charogne, j’aurais voulu lui manger les foies ! Je ne la reverrai pas, car je ferais un malheur.

. . . . . . . . . .

Très calme, la physionomie imperturbable, un peu hautaine et sceptique comme à son ordinaire, le docteur Trajan examinait et auscultait avec soin la petite Jeanne, toujours rouge, fiévreuse et sans connaissance.

De l’autre côté du lit, tiré au milieu de la chambre, Noémi Darquet, profondément émue, attendait la sentence du médecin avec anxiété.

— Ce n’est pas grave ? interrogea-t-elle sans pouvoir attendre plus longtemps le diagnostic.

Le docteur dit avec lenteur :

— Je trouve une forte congestion au poumon… Mais il y a eu aussi une commotion cérébrale intense. Pas d’imprudence ?… Pas d’accident ?

La mère fit un geste d’ignorance.

— Mais non !… Je ne pense pas.

Et, s’adressant avec impatience à la gouvernante, qui se tenait debout derrière le docteur, dissimulant de son mieux son inquiétude :

— Parlez donc, miss. Expliquez ce que vous avez remarqué !… Vous m’avez dit que le matin Baby était mal à son aise.

Rouge comme une tomate, sous le regard appuyé de Trajan, qui s’était tourné pour la dévisager, l’Anglaise balbutia :

— C’est-à-dire, madame, Baby était grognon… elle se plaignait de sa tête…

— Vous l’avez promenée, néanmoins, comme d’habitude ?