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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/227

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gravement prise si subitement !… Il n’y a pas de danger ?

Il répondit sèchement :

— Il y en aurait si elle manquait de soins professionnels. Je vous prie, veuillez téléphoner.

Mme Darquet sortit de la chambre précipitamment. Alors, Trajan se tourna vers Cady.

— Avance et parle.

À voix basse et nette, elle expliqua :

— On vous a menti tout le temps. Baby n’avait absolument rien ce matin. Si Miss n’a pas voulu sortir, c’est qu’elle avait renouvelé sa provision d’eau-de-vie et qu’elle n’a pas eu le courage d’attendre le soir pour boire… Elle en a pris encore plus que d’habitude… Après déjeuner, j’ai vu qu’elle était déjà ivre… Ensuite, je ne sais pas ce qui s’est passé… J’ai entendu rire… Je suis entrée… et j’ai vu miss roulée par terre, et Baby attachée dans une baignoire d’eau glacée… Il devait y avoir longtemps qu’elle y était, car elle était toute bleue et elle ne m’a pas reconnue…

Les yeux attachés sur Cady, impassible, le docteur demanda :

— Alors, qu’as-tu fait ?

— J’ai sorti Baby de l’eau… J’ai appelé les bonnes. On l’a séchée, mise au lit et frictionnée… Mais j’avais peur, parce qu’elle ne revenait pas… J’ai été chercher maman… Je lui ai dit ce qu’il y avait.

— Et ? interrogea le docteur, les yeux sympathiquement fixés sur la fillette.

Elle répondit, la voix saccadée par des sanglots :

— Maman n’a pas voulu me croire… Elle a écouté les domestiques, qui prétendaient que j’avais menti !… Maman croit toujours ce qu’ils disent… Moi, j’ai toujours tort !… Je m’en fiche ordinairement, mais là, j’avais peur que Baby ne meure si l’on ne savait pas ce qui était arrivé réellement.

Et, tout à coup, suffoquée par l’émotion, elle se mit à pleurer convulsivement.