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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/228

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— Chut Cady, fit le docteur. Rentre dans ta chambre ; voici ta mère qui revient… N’aie pas peur, ta petite sœur ne mourra point, on va la soigner énergiquement.

Cady retourna chez elle au galop, saisie d’une horreur invincible à l’idée de revoir Mme Darquet, d’entendre sa voix.


XXIV

Souffrante et exagérant son indisposition, ce qui satisfait son humeur morose du moment, Mlle Armande s’était couchée de bonne heure, exigeant impérieusement le silence et l’obscurité autour d’elle.

Justement, ce soir-là, Cady n’avait point sommeil et éprouvait une invincible répugnance à se mettre au lit.

Son inaction, son isolement la faisaient particulièrement souffrir, exaltant en elle la sensation d’être partout étrangère, intruse en cette maison, qui, néanmoins, représentait pour elle le foyer.

L’irritabilité de son institutrice lui interdisant la musique ou la lecture, sa ressource ordinaire, c’était en elle, durant ces heures pesantes d’oisiveté et de double solitude morale et matérielle, un malaise presque insupportable.

Cependant, elle fut distraite de l’énervement que lui causait le ronflement de Mlle Lavernière par deux ou trois rayons de clarté traversant la croisée à intervalles réguliers et pressés.

Elle ne douta pas que ce fût un signal et devina de qui il pouvait provenir.

— Georges ? murmura-t-elle, soudain intéressée.

Elle ouvrit la fenêtre du cabinet de toilette avec précaution et appela doucement :