Aller au contenu

Page:Pert - La Petite Cady.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et, comme elle passait le seuil, il dit :

— Et je crois que je m’étais trompé en soupçonnant Cady de mensonge, et j’accepte ses déclarations.

Puis, plus bas, avec un reproche indigné :

— Il m’a semblé comprendre quelque chose dont je suis profondément surpris, madame… Me suis-je trompé en supposant que vous aviez cru devoir sou- mettre votre fille à un examen médical ?…

Mme Darquet répondit avec insouciance :

— C’est exact… Dans l’incertitude de ce qui avait pu se passer durant cette nuit du crime, son père et moi, nous avions pris peur… Heureusement le docteur Trajan nous a complètement rassurés…

M. Renaudin réprima un geste d’exaspération.

— Ainsi, le docteur Trajan ?… fit-il d’une voix tremblante.

— Oh ! cela n’a aucune importance ! déclara la mère paisiblement. D’abord, Cady est une enfant… et le docteur l’a mise au monde. Mais, dites-moi, est-ce que nous pouvons nous retirer ?…

Le jeune magistrat s’inclina avec un effort pour rester correct.

— Oui, madame, je n’ai plus rien à vous demander.

Mme Darquet interrogea :

— Espérez-vous retrouver ces misérables ?

— Évidemment, nous espérons… mais nous avons affaire, certainement, à des individus très habiles.

Mme Darquet soupira :

Alors, il est à craindre que mon mari et moi nous ne rentrions jamais dans la somme considérable que représentent les bijoux et les valeurs qui nous ont été dérobés ?

Le juge remarqua sèchement :

— Et, par la même occasion, le meurtre de votre institutrice demeurera impuni.

Comme elle sortait, Cady tendit, en cachette, son visage au jeune homme, qui mit ses lèvres avec émotion sur la joue froide et douce de l’enfant.