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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/230

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Elle parvint sans autre incident à la petite pièce précédant l’escalier de service, qui renfermait le garde-manger et les armoires à linge et à provisions.

Alors, sans bruit, dans une demi-obscurité, elle ouvrit des portes, plongea la main et tâta.

Pas un reste. Mais, quelques légumes dans une corbeille, et un poulet cru posé sur une assiette, tout préparé pour le lendemain.

Il ne fallait pas songer à grappiller le moindre morceau de pain ; on le serrait à l’office, et Cady aurait dû revenir sur ses pas.

Envisageant avec quelque épouvante les suites probables de son vol lorsqu’il serait découvert, elle s’empara malgré tout du poulet, jeta quelques carottes, des pommes de terre dans sa robe relevée, et y ajouta une motte de beurre.

Puis, avec précipitation, elle ouvrit la porte de l’escalier dont elle conserva la clef, et se glissa dehors. Georges l’attendait de l’autre côté du palier.

Tous deux s’engouffrèrent dans l’appartement vide et sombre de Charlotte de Montigny.

— Tu m’apportes quelque chose ? demanda Georges avidement.

Cady répondit avec une effusion joyeuse :

— Oui, mon chéri !… Un poulet tout entier… Il est cru, mais nous allons le faire cuire.

Le petit garçon se lamenta.

— Le faire cuire ?… Cela sera long, et j’ai si faim !

Ils revinrent dans la cuisine, où ils firent de la lumière hardiment ; le verre dépoli des vitres les garantissait des indiscrétions d’en face.

Cady s’activait, vidant le beurre et le poulet dans une casserole qu’elle posa en plein feu sur le fourneau à gaz.

— Je vais ajouter des pommes de terre et des carottes ; ce sera excellent, affirma-t-elle.

Georges, captivé par ces apprêts, oublia sa fringale.