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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/231

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— Il faut éplucher les légumes ? émit-il avec un doute.

— Sûr !… et les couper en petits morceaux… Où y a-t-il un couteau ? fit Cady affairée.

Et, comme on entendait déjà le poulet grésiller, elle s’écria, enchantée :

— Tu verras, ce sera vite prêt !

Ils se hâtèrent de peler les légumes et de les jeter dans la casserole.

Cependant, la fillette eut un scrupule.

— Il est bien trop gros, ce poulet ! Il faut le découper, il cuira mieux.

Ce fut un carnage lamentable. Tous deux s’y évertuèrent avec un succès plus que discutable.

— C’est dégoûtant ! déclara Cady écœurée, les joues en feu, les mains poissées.

Mais Georges avait avisé un couperet.

— Attends, j’y arriverai !

Et, plaçant le poulet à demi déchiqueté sur la table, il frappa à tort et à travers, finissant par obtenir une défectueuse, mais complète fragmentation.

— Hein, ça y est-il ? s’écria-t-il triomphant.

Pendant qu’il remettait le volatile dépecé dans la casserole, Cady implora, ses mains souillées en l’air :

— De l’eau pour me laver !…

— Viens dans le cabinet de maman.

Ils traversèrent le salon où traînaient des robes, des dessous luxueux au parfum violent, la chambre à coucher au grand lit en désordre, puis, ils parvinrent au cabinet de toilette très élégant, assez spacieux, ayant la forme d’un triangle. Toutes les pièces prenaient jour sur la cour où donnaient également les cuisines et les chambres d’enfants de l’appartement Darquet.

Avant de tourner le commutateur, Georges ferma soigneusement les rideaux des fenêtres.

— Comme ça, on ne nous mouchardera pas de chez toi.