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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/232

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Cady se lava longuement, amusée par l’examen des mille outils et ingrédients qui encombraient la toilette de marbre rose.

— Ça sent bon, mais trop fort, chez ta mère.

Puis, avec une inquiétude :

— Mais c’est sûr que tu es seul ?… Personne ne va rentrer ?

Georges secoua la tête, des larmes revenant dans ses yeux.

— Non, je te dis !… Maman est partie ce matin en auto avec un type. Elle a dit qu’elle ne reviendrait pas avant deux jours.

— Et ta bonne ?

Le petit sanglota tout à fait.

Paulette a filé dès que maman a été sortie !…

Elle a raflé un bracelet qui restait dans l’armoire, et elle m’a dit : « Tu diras à ta mère que j’en ai assez de ne pas manger à ma faim et de ne plus voir la couleur de sa galette depuis six mois. »

Cady s’indigna.

— Mais si elle a volé, il faut la faire arrêter !…

Les larmes de Georges cessèrent de couler.

— Ah ! c’est pas maman qui ira chercher la police !… D’abord, Paul ne voudrait pas… D’ailleurs, le bracelet est en toc… Et puis, on lui devait de l’argent à Paulette, n’est-ce pas ? Seulement, la rosse, elle aurait bien pu me laisser quelque chose à boulotter !…

Un rappel fit bondir Cady.

— Le poulet !… il va brûler ! cria-t-elle consternée.

Ils s’élancèrent dans la cuisine d’où s’échappait un fumet peu rassurant.

Néanmoins, le dommage n’était pas grand, et les morceaux de viande et de légumes ayant été fortement secoués, Georges, dont l’odeur de la nourriture aiguisait encore le besoin, déclara que la cuisson était très suffisante.