Aller au contenu

Page:Pert - La Petite Cady.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Puis, elle s’aperçut qu’en leur absence on leur avait servi de la viande.

— Encore de la friture !… Oh ! cette Clémence, elle ne nous fait manger que les restes !… Quelquefois, il y a du poisson et de la viande mêlés ensemble !…

Puis, soudain consolée :

— Bah ! ce soir, on servira des glaces et nous en aurons, car je vais dire à Valentin que s’il ne s’arrange pas pour nous en apporter un gros morceau, je le dénoncerai à Maria !…

La curiosité de Mlle Armande lui fit oublier les convenances.

— Alors, Valentin et Maria ?…

— Oh ! ils sont dégoûtants, mademoiselle ! Ils se tripotent et s’embrassent devant tout le monde à la cuisine !… Ils pourraient réserver cela pour le soir, quand ils se retrouvent au sixième !…

Armande l’observait avec un vif intérêt, se demandant ce que cette imagination d’enfant pouvait deviner des réalités triviales de cette liaison dont elle parlait si hardiment.

— Ah ! vous croyez qu’ils se retrouvent ! fit-elle avec une fausse candeur.

— Pardi ! répliqua Cady. Leurs chambres se touchent !…

Précisément, le jeune valet de chambre entrait, portant une assiette de fruits.

— Voilà votre dessert, mesdemoiselles.

L’œil pétillant, Cady examinait les mandarines, le raisin, la belle poire.

— Où as-tu chipé cela, Valentin ?… Ce n’était sûrement pas pour nous ! s’écria-t-elle, oubliant sa récente résolution de se faire respecter et reprenant son habituel tutoiement.

Le valet, les paumes sur la table, cligna de l’œil aimablement.

— Bah ! il y en aura toujours assez pour eux autres !…