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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/63

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D’un petit air décidé qu’elle croyait fort aristocratique, elle fit voler sa chemise par-dessus sa tête, enjamba le tub et s’y accroupit. Puis, saisissant la grosse éponge, elle s’aspergea d’eau qu’elle avait voulue très chaude, déclarant haïr la douche froide.

— Bravo ! ne put s’empêcher de s’écrier Maria.

Cady ne disait mot, très intéressée par l’inspection minutieuse du corps de son institutrice.

— Ma foi, remarqua la femme de chambre, à vous voir habillée, on ne vous dirait jamais si potelée.

La peau de Mlle Armande était bien d’un grain médiocrement fin et sa couleur plutôt noiraude. Tout l’ensemble de l’académie manquait d’élégance ; mais ses jambes s’emmanchaient bien aux hanches minces et les petits seins, que l’émotion gonflait, pointaient drôlement sur le torse grassouillet.

Aidez-la donc, dit Cady à Maria, en voyant que Mlle Armande parvenait difficilement à se savonner le dos.

Les mains douces de la femme de chambre s’empressèrent sur l’épiderme de l’institutrice qui frissonnait, inaccoutumée aux contacts étrangers.

Maria la fit lever.

— Montrez donc votre jambe ; on dirait que vous avez une écorchure.

Et à genoux, inspectant la jeune fille de bas en haut, elle eut un rire :

— Ah ! ça change d’avec Madame ! paraît qu’elle a eu un corps de statue, mais, depuis ses dernières couches, quelle cascade !… C’est pas étonnant qu’elle ait remisé ses amants !… Ça en serait un spectacle qu’elle leur donnerait !… Une série de tabliers… les seins par-dessus le ventre… le ventre par-dessus les cuisses… Et des plis, des fronces, des coutures !… Une vraie lingerie !…

Mlle Armande désigna Cady, qui écoutait en souriant froidement.

— Voyons, devant sa fille !…