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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/73

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VII

Dans l’auto qui filait à grande allure le long du boulevard Saint-Germain, Mlle Armande, un peu effarée, essayait vainement de faire parler Cady.

— À qui est cette automobile ?… Comment s’est-elle trouvée là pour vous prendre, à la porte ?

Cady s’étalait avec enchantement sur les coussins de panne bleu-ciel. Elle montra le bouquet de fleurs de Nice entre les glaces claires, le miroir, la pendulette, le coffret rempli de menus objets : flacon de parfum, boîte de poudre de riz, bâton de rouge pour les lèvres…

— Vous voyez bien que c’est à une dame !…

— Qui est cette dame ?… Votre tante ? Cady éclata de rire.

— Oh ! non !… Ma tante n’a pas d’auto… Cela lui ferait mal aux nerfs !…

— Alors qui ?

Cady pointa tout à coup du doigt vers l’extérieur.

— Regardez !…

Mlle Armande sursauta avec effroi.

— Quelqu’un !…

— Mais non… tout simplement la Chambre des députés… Maman et père sont là, derrière ces murs…

Puis, brusquement, elle s’effondra sur le tapis.

— Mon Dieu, qu’avez-vous ?

— C’est Malifer, le second secrétaire de papa ! expliqua-t-elle. Il traversait la chaussée… On a manqué de l’aplatir !… C’est ça qui en aurait fait une affaire !… Voyez-vous qu’on aurait arrêté l’auto, dressé procès-verbal ! et qu’il aurait fallu donner notre nom !…

Mlle Armande pâlissait.