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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/74

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— Ah ! Cady, vous m’entraînez dans des aventures absurdement dangereuses !…

On traversait la place de la Concorde ; Cady se releva du fond de la voiture.

— Je vous dis des blagues !… Si on avait zigouillé Malifer, c’est le chauffeur qui aurait répondu… Nous, on se serait défilé…

Devant le Palais de Glace, elle sauta à terre et glissa le petit billet dans la main du chauffeur qui souriait.

— Tenez, Émile !…

— Merci, mademoiselle Cady !…

La clarté du cirque de glace, le ronflement causé par les patineurs lancés à toute vitesse, le tapage du grand orgue électrique éblouirent, abasourdirent Mile Armande qui ne savait littéralement ce qu’elle voyait. Cady l’entraîna.

— Elles sont déjà là !

Mlle Armande retrouva à peu près ses sens devant le visage aimable d’une femme d’une quarantaine d’années, courte et grosse, vêtue sans élégance, qui lui tendit la main dès les premiers mots de Cady.

— Enchantée de faire votre connaissance, mademoiselle Lavernière !… Je suis Mme Garnier, l’institutrice de Mlles Serveroy, les nièces de M. Cyprien Darquet.

Dix minutes plus tard, les deux femmes causaient avec une subite confiance, les jeunes filles envolées sur la glace et se confondant parmi la foule des autres patineurs.

Mme Garnier hochait la tête, un sourire désillusionné aux lèvres.

— Oui, ma pauvre petite, vous êtes en plein désarroi… sentant bien qu’il n’y a pas moyen de lutter contre ces mauvais singes ou ces poupées folles qui nous sont confiées… et, d’autre part, vous redoutez les représailles maternelles, au cas où l’on découvrirait vos défaillances. Eh bien, à ce sujet,