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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/81

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Georges se renversa coquettement :

— Dedans, je ne mets rien… Ça me piquerait. Mais Paulette, la femme de chambre de maman, me frotte les cils… C’est amusant, parce que c’est gras… alors, si je ferme les yeux — tiens, comme cela — ça colle… et puis quand j’ouvre, ça décolle et ça chatouille…

— C’est agréable ?

— Ça m’amuse.

— Et tes lèvres, qu’est-ce qu’elle y met ?

Georges rit, avec un air de mystère.

— Il y a trois choses rouges sur la toilette de maman… Une qui brûle… Une qui a goût de vanille, tout à fait bonne quand on lèche… et puis une autre qui est mauvaise… mais mauvaise !…

Cady écoutait, intéressée.

— Celle-là, tu n’en mets pas ?

— De la mauvaise ?… Si, quelquefois.

— Pourquoi ?

— Des jours.

— Quels jours ?

— Les jours où la grosse Loulou et Mme Darzy viennent.

— Qui est-ce, ces dames ?

— Des amies de maman… Une grande vache et un sale chameau… Alors, c’est à cause d’elles que je mets du rouge mauvais… parce qu’elles m’embrassent et ça les fait gueuler !

— Elles t’embrassent sur la bouche ?

— Oui, toujours… Alors, tu comprends, elles mangent l’amer… Et je suis content, parce qu’elles me dégoûtent.

Cady fronçait les sourcils.

— Et les autres amies de ta mère, elles ne te dégoûtent pas ?

Il sourit, le regard fuyant.

— Dame… pas toutes.

Les lèvres de Cady frémissaient, ses narines battaient.