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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/83

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— Chez qui Charlotte a-t-elle fait faire ce bijou de robe en velours vert ?

— Qui lui a poché l’œil ?

— Est-ce que tu as parlé de tes amis à Mlle Lavernière ?

Cady répondit simplement :

— Zut !

Comme elle paraissait de fort méchante humeur, que ses yeux aux pupilles dilatées semblaient presque noirs, ses cousines, qui savaient qu’il ne faisait pas bon l’irriter, n’insistèrent point.

Un petit silence régna, que Cady rompit brusquement, jetant d’un ton rogue et impératif :

— Allons, parlez donc !… Êtes-vous devenues carpes ?… Amusez-moi !… ou je vous bascule toutes deux sur la glace, par-dessus le balcon !

Cette menace, le ton exagérément féroce de la fillette firent pouffer de rire les deux sœurs.

— Oh ! cette Cady ! s’exclama Marie-Annette, la figure agitée de convulsions.

Alice gloussait, avec parfois de petits éclats aigus.

Cady ferma les yeux et se boucha les oreilles.

— Oh ! la basse-cour !… Tais-toi, Alice, on dirait une oie qu’on étrangle !… Marie-Annette, je t’en prie, mets un mouchoir sur ta figure, il me semble que tout danse autour de moi !… Je vais avoir le mal de mer !…

Le rire de la brunette cessa. Elle se pencha d’un air mystérieux.

— Écoute !… Je vais te montrer quelque chose.

— Quoi ?

Elle tira un médaillon de son corsage, l’ouvrit avec précaution, et en retira un papier mince, replié dix fois sur lui-même.

— Lis cela !

Cady secoua la tête avec dégoût.

— Moi ?… Me casser les ongles à défaire ce chiffon !… et me crever les yeux sur ta sale écriture !…