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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/84

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Marie-Annette, piquée, déplia le papier.

— Bien ! fit-elle avec emphase. J’avais pourtant copié des choses curieuses, dans un livre de sport et d’élevage que, sûrement, tu ne connais pas !…

L’œil de Cady s’alluma légèrement. Cependant, elle laissa tomber avec dédain :

— D’abord, est-ce que tu sais ce que c’est que des choses curieuses, toi !…

Marie-Annette lui tendit le papier.

— Lis !…

Cady parcourut les lignes de fine écriture sans qu’un muscle de son visage bougeât. C’était une explication, en termes de maquignon, crus et précis, des procédés concernant le croisement des races chevalines et la saillie des juments.

La fillette rendit le papier à sa cousine en haussant les épaules.

— Et alors ? fit-elle railleuse.

Avide, l’autre demanda :

— Tu savais cela ?

Cady répondit simplement :

— Mais, à la campagne, je l’ai vu.

Les deux sœurs sursautèrent, saisies d’une curiosité maladive, qui faisait trembler leurs lèvres et chevroter leur voix.

— Tu as vu ?… Qu’est-ce que tu as vu ?

— Pas des chevaux… des vaches.

— Oh ! dis-nous ?

Mais Cady se fâcha.

— Vous êtes trop dindes !… Et puis après ? C’est très laid !…

Tout bas à l’oreille de la fillette, Marie-Annette susurra :

— Mais, Cady, le monde, c’est comme les bêtes, n’est-ce pas ?… Toi, tu n’as pas vu du monde, dis ?

Cady affirma :

— Oui, le monde c’est comme les bêtes.

Puis, après réflexion :