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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/91

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étendue sur un brancard… Et Mme Darquet surgissait, menaçante…

Minuit, une heure, deux heures sonnèrent…

Enfin, un sommeil de plomb terrassa l’institutrice.

Et, au matin, lorsqu’une angoisse réveillée en même temps qu’elle-même la souleva dans son lit et la fit tourner le commutateur avec précipitation, elle aperçut Cady tranquillement endormie dans sa couchette.

Un flot de haine traversa l’institutrice, au souvenir de ses transes inutiles.

— Petite gredine ! proféra-t-elle, en grinçant des dents.

Cady bougea, ouvrit les yeux et considéra Mlle Armande, en silence.

— Où êtes-vous allée, hier soir, Cady ?

L’enfant répondit d’une voix blanche :

— Je suis montée au sixième voir Maria qui était souffrante… Je lui ai fait la lecture…

Un large halo bleuâtre cernait ses yeux, noircissait ses orbites ; elle semblait brisée de fatigue. Et refermant ses paupières, elle se rendormit. Mlle Armande ne proféra pas une parole. Elle se rejeta sous ses couvertures, où elle s’enfouit rageusement, se sentant à tout jamais vaincue.


XI

Dans la voiture qui les conduisait chez Jacques Laumière, pour la séance de pose de Cady, Mlle Armande demanda :

— Est-ce que d’habitude l’on demeure auprès de vous chez M. Laumière ?

— Oui, répondit Cady. Maman avait donné