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Page:Pert - La Petite Cady.djvu/98

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quis… et s’est de plus en plus imposée lorsque j’ai essayé d’y dresser des corps quelconques…

Il s’arrêta et reprit au bout d’un moment :

Seulement… Serais-tu assez brave pour me poser réellement, ma bonne femme ?

Cady sourit dédaigneusement.

Quelle bêtise !… Bien sûr que je serais assez brave !

Jacques désigna de l’extrémité de sa cigarette un angle de l’atelier, qu’enfermaient des paravents. Et, avec un défi railleur :

Eh bien ! ma petite… Là, tu trouveras le costume de ma danseuse… Une coiffure très compliquée… et une robe de gaze qui l’est beaucoup moins. Va, et habille-toi…

Cady souriait toujours, mais sa bouche se crispait : un émoi l’envahissait ; une sorte de paralysie la gagnait, au moment où l’action s’imposait et se substituait, catégorique, matérielle, à l’idée abstraite qu’elle admettait sans difficulté.

Pourtant, d’un effort, elle se dressa, les jambes fourmillantes, l’estomac terriblement contracté par une émotion dont les éléments étaient tellement divers, multiples et enchevêtrés, qu’il lui eût été impossible de les séparer pour les reconnaître.

Laumière, qui l’observait curieusement, précisa :

— Tu as peur, hein ?

Elle avoua héroïquement :

— Oui, j’ai peur !… Mais, quand j’ai peur d’une chose, ça ne m’empêche pas de la faire, si je le veux !…

Et elle courut aux paravents, derrière lesquels elle disparut.

Elle ne fut pas longue à se débarrasser de ses vêtements, et, nue, passa la robe de gaze orange rayée d’or. Puis, tordant et relevant ses cheveux à la diable, elle posa sur son front l’espèce de casque d’émail à multiples pendeloques et pierreries…

Alors, devant la grande glace de la toilette, elle se