Page:Petit - De la vipère et des moyens de remédier à sa morsure.djvu/12

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terreux avec des taches triangulaires, brun foncé sur le dessus du corps ; son caractère le plus singulier, c’est d’avoir le museau prolongé en une pointe molle retroussée, couverte de petites écailles ; la tête est plus triangulaire, son aspect plus hideux que celui de la vipère commune, et comme elle atteint assez communément la taille d’un mètre, elle est beaucoup plus redoutée des paysans du Dauphiné et de la Provence. On ne l’a encore trouvée en France qu’aux pieds des Alpes. Elle est commune dans le sud-est de l’Europe. Elle recherche les lieux arides, les pentes des rochers exposés en plein soleil, et se nourrit de petits quadrupèdes et d’oiseaux dans les nids desquels elle établit souvent son domicile.


La vipère péliade. — Encore désignée sous le nom de vipère de Fontainebleau, elle ressemble absolument à la vipère commune, avec cette différence qu’elle a une grande plaque sur le sommet de la tête, qui elle-même est peu rétrécie au cou, ce qui lui donne l’aspect d’une couleuvre. Il y en a une variété toute noire ; taille de quarante centimètres au plus, elle se rencontre plus communément dans les forêts de Fontainebleau, de Compiègne, de Montmorency et dans tout le nord, que la vipère commune : elle a même été trouvée jusqu’en Norvège. Sa ressemblance avec la couleuvre vipérine est telle, que M. Dumeril, professeur d’erpétologie au Muséum, a confondu un jour les deux espèces, et cette erreur a été cause d’un accident sur sa propre personne qui n’a pas été sans lui causer quelque inquiétude.