Page:Petit - De la vipère et des moyens de remédier à sa morsure.djvu/11

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La vipère commune. — Vipera berus, Daudin ; coluber berus, Linnée ; berus subrufus, Laurenti. Cette espèce varie beaucoup de couleur, sa tête est plate, triangulaire, sans plaque et comme tronquée en avant, elle est couverte de petites écailles granulées. À sa partie supérieure, des taches brunes disposées en deux bandes noires forment distinctement un V renversé ; les yeux sont petits, très vifs, étincelants, leur iris est rouge ou d’un jaune doré, leur pupille est noire ; le bord de la mâchoire supérieure est blanc, tacheté de noir ; celui de la mâchoire inférieure est jaunâtre. La langue est d’un gris vert, très molle et fourchue, les deux branches aiguës qui la terminent font qu’elle ressemble à un double dard que le reptile brandit dans sa gueule surtout quand il menace de mordre ; on en a fait l’emblème de la Calomnie. Le corps est d’un gris cendré ou brun avec une ligne noire en zig-zag sur le dos, une rangée de taches noires occupe chacun des flancs ; le dessous du corps est d’un gris d’acier ou de couleur ardoisée, quelquefois rougeâtre. La queue est plus courte et plus obtuse que celle des couleuvres. La longueur de la vipère est au maximum de soixante-dix centimètres, rarement elle en atteint quatre-vingt-cinq ou même quatre-vingt ; il y en a qui n’ont que quarante centimètres. La vipère commune se trouve assez fréquemment dans notre belle France, on pourrait presque dire particulièrement et même exclusivement. On la rencontre dans le bois de Montmorency, dans la forêt de Fontainebleau, et dans plusieurs provinces du midi, dans la Bourgogne, etc.


La vipère ammodyte ou à museau cornu. ― Vipera ammodytes ; coluber ammodytes, Linn. ; vipera illyrica, Aldrovandi. Cette vipère est d’une teinte générale d’un brun