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CHAPITRE II


Des ennemis de la Vipère et des suites de sa morsure.


Les ennemis que la vipère possède dans la nature sont peu nombreux. L’homme lui fait une guerre acharnée continuelle en vue d’en obtenir quelques soulagements aux maux qui l’accablent, ou de se débarrasser d’un voisinage dangereux pour sa propre personne et pour les animaux domestiques ses fidèles compagnons de travail. Parmi ces derniers, le porc est celui qui résiste le plus à l’action des ophidiens venimeux de nos pays ; on l’a vu souvent dévorer ces reptiles et n’en éprouver dans la suite aucun effet ; c’est l’épaisseur de son lard qui le met à l’abri de leurs morsures. Les faucons et les hérons se nourrissent de la vipère, la poule lui fait aussi la guerre avantageusement. Tous les autres animaux domestiques ou sauvages la fuient.

Dans certaines contrées de la Russie et de la Sibérie, on porte dit-on un respect singulier aux vipères, par suite de la croyance où l’on est que, si l’on venait à tuer un de ces reptiles, on s’exposerait immédiatement à la vengeance de tous les autres individus de son espèce. En conséquence ces animaux que personne ne cherche à combattre, se multiplient là d’une façon incroyable, tandis que dans les contrées plus civilisées de l’Europe, le nombre en diminue progressivement de jour en jour.

Le danger qui accompagne la morsure de la vipère chez l’homme, est une cause suffisante pour expliquer l’espèce de proscription à laquelle elle est vouée généralement. De tous les reptiles venimeux de l’Europe, elle est