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Traitement.


La morsure de la vipère, comme toutes les plaies envenimées, exige des soins immédiats ; car il importe surtout de neutraliser le poison avant qu’il ait pénétré dans le torrent circulatoire. Trois indications se présentent tout d’abord : 1o Interrompre la communication de la partie blessée avec la circulation générale ; 2o faire sortir le venin de la plaie ; 3o le détruire sur place.

La première chose à faire après une piqûre de vipère, c’est d’exercer la compression. Ce moyen mécanique s’exerce avec le premier lien venu qui tombe sous la main : une corde, une cravate, un mouchoir, un lien d’osier peuvent être un moyen de salut. Inutile de dire comment la ligature retarde l’absorption ; il se produit alors ce qui se passe quand un tube à parois souple donne passage à un filet d’eau et qu’il vient à être comprimé. Les ligatures qui déterminent la compression ne doivent pas être serrées trop fortement et demeurer trop longtemps en place, parce qu’elles pourraient déterminer des congestions mécaniques dans les parties excentriques et devenir la cause d’une mortification des tissus.

La deuxième indication ayant pour but l’élimination du produit léthifére se remplit de la manière suivante. Immédiatement après avoir appliqué la ligature, on scarifie les environs de la plaie, au-dessous du lien qui détermine la compression. Cette mesure est conseillée par les uns et repoussée par les autres. Ceux-ci disent que les scarifications favorisent l’absorption du venin, comme en général toutes les évacuations sanguines. Cette manière de voir a il est vrai pour fondement les données d’une saine physiologie et il