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CHAPITRE XII LA LANGUE AU XVM SIÈCLE’ Considérations générales. — Dès le xiv° siècle, nous ravons vu, le fraurais était entré dans une nouvelle voie et avait conuncncé à subir profondément l’inlluence des savants. Pendant le xv% cette influence ne cessa de s’accroître. Il semblait même que ceux des écrivains qui savaient peu de latin ne s’en appli- quaient que plus ardemment à l’écorcher. Néanmoins, il s’en faut bien que l’évolution du français ait perdu au xv" siècle son caractère populaire et spontané. Le travail instinctif des masses est accompagné, quelquefois contrarié par le travail des «savants»; celui-ci ne domine et n’étouffe encore pas l’autre. La raison principale en est, je crois, dans la situation respective du latin et du français, qui dure toujours. Le premier garde encore à peu près intact le privilège d’être la langue littéraire et scientifique, le second est toujours tenu à un rang inférieur. Le nombre de ceux qui le considèrent comme capable de devenir un instrument de haute culture est toujours restreint. Par suite les expériences d’écrivains pour i)erfectionner cet instrument restent encore dispersées et intermittentes. Au contraire, au xvi® siècle, l’idée de cette hiérarchie des langues se déracine un peu partout; des hommes supérieurs . Par M. Ferdinand Bninol, maître de conférences à la Faculté des lettres de l’Université de Paris.