Page:Petit manuel de politesse et de savoir-vivre à l'usage de la jeunesse.djvu/23

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poser celui contre qui la vérité vous obligerait de prononcer.

8. N’allez pas tourner quelqu’un en ridicule, dans l’intention de faire rire ou de montrer de l’esprit : on se repent très souvent d’avoir parlé, et jamais d’avoir gardé le silence. Si vous vous permettez quelques plaisanteries avec vos égaux, faites en sorte qu’elles n’aient rien de piquant.

9. Prêtez-vous avec complaisance à la plaisanterie : vous vous rendriez insupportable, si vous exigiez toujours du respect, ou des égards, ou si vous laissiez entrevoir du mécontentement, au moindre sarcasme qu’on lancerait sur vous, à la moindre chose désobligeante qu’on vous adresserait.

10. Ne parlez jamais désavantageusement d’une personne qui a quelques défauts naturels, devant une autre qui aurait les mêmes défauts. Ainsi ne parlez pas de boiteux devant un boiteux, de bossus devant un bossu, etc., etc.

11. Ne jurez jamais pour appuyer ce que vous dites. Si l’on conteste ce que vous avancez, bornez-vous à dire que vous vous étiez cru certain de ce que vous rapportiez.

12. Il est très inconvenant de rire, lorsqu’on annonce quelque chose de triste ; de faire des questions indiscrètes qui forcent les personnes à dire ce qu’elles veulent taire, ou à nous faire une réponse désobligeante ; de rapporter dans une compagnie ce qu’on a vu dans une autre : de tenir opiniâtrement à son avis plutôt que de se rendre à celui des autres ; de ramener sans cesse la conversation sur des objets désagréables à quelqu’un de la compagnie.

FIN