Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 1re série, tome 1.djvu/124

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
[1201] DE LA CONQUESTE

ausquels ils donneroient plein pouvoir de traitter et conclure en leur nom tout ce qu’ils jugeroient nécessaire pour l’execution de leur dessein.

11. De ces deputez, deux furent nommez par Thibaut, comte de Champagne, deux par Baudoüin, comte de Flandres, et deux par Louys, comte de Blois. Les deputez du comte Thibaut furent Geoffroy de Ville-Hardoüin, mareschal de Champagne, et Miles de Brabant ; ceux du comte Baudoüin furent Conon de Bethune, et Alard Macquereau ; et ceux du comte de Blois, Jean de Friaise, et Gautier de Gandonville. Sur ces six les barons se remirent entierement de leurs affaires, et fut convenu qu’ils leur expedieroient chartes et patentes scellées de leurs sceaux, avec plein pouvoir d’agir en leurs noms, et promesse de tenir tout ce qui seroit par eux fait, ensemble d’agréer tous les traittez qu’ils feroient aux ports de mer, et autres lieux où ils s’adresseroient. Ainsi ces six deputez partirent, lesquels aprés avoir concerté ensemble, et jugé à propos de s’acheminer à Venise, à cause que là, plus qu’en nul autre port, ils pourroient rencontrer grand nombre de vaisseaux, firent si grande diligence. qu’ils y arriverent la premiere semaine de caresme.

12. [An 1201.] Henry Dandole estoit lors duc de Venise, homme sage, et vaillant de sa personne, qui les receut trés-courtoisement, et leur rendit tous les honneurs convenables à leur qualité. Les principaux citoyens et le reste du peuple leur firent aussi grand accueil, et témoignerent beaucoup de satisfaction de leur arrivée ; mais quand ils presenterent les lettres de leurs seigneurs, ils demeurerent étonnez sur le sujet de l’affaire qui les pouvoit avoir amenez. Les lettres estoient