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[1207] de la conqueste

de Los s’y comporta en homme de cœur, et fut abbatu deux fois soûs son cheval, et remonté par les siens malgré l’effort des ennemis. Et Guillaume de Perchoy fut abbatu, et, recous des siens[1], fut aussi-tost remonté ; ainsi les François ne pûrent cette fois soûtenir l’effort, et furent déconfits. Et en ce conflit fut pris Thierry de Los qui fut trouvé parmy les blessez en danger de mort, et furent pris avec luy grand nombre des siens, et peu en eschappérent. Guillaume de Perchoy eschappa sur un roncin de la mellée, blessé en la main, et avec les autres qui s’estoient sauvez de la deffaite, regagnérent l’église de Sainte Sophie. Un chevalier nommé Anseau de Remy, vassal de Thierry de Los, et qui conduisoit ses trouppes, fut fort blâmé (je ne sçay si à tort ou avec raison) de l’avoir abandonné assez laschement au besoin. Guillaume de Perchoy et cét Anseau, estans de retour en l’église de Sainte Sophie, depéchérent un courrier à Constantinople vers l’empereur Henry, pour luy donner avis de ce qui leur estoit arrivé, et comme le seneschal estoit pris avec la pluspart de ses gens, et eux assiegez dans cette église, où ils n’avoient pas des vivres pour quatre ou cinq jours, et que s’ils n’estoient secourus promptement ils estoient en danger d’estre tous tuez ou pris.

249. L’Empereur repassa le détroit sur le champ avec ses forçes, au mieux qu’il pût, pour aller au secours de Nicomedie : tellement que le voyage d’Andrinople fut encore rompu, et ce pour la quatriéme fois. Estant arrivé dans la Natolie, il marcha en or-

  1. Recous de siens : secourus par les siens.