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décadence

vassaux de l’Empire, furent requis de marcher à la défense de la capitale. Grégoire ix déploya le plus grand zèle, et les Vénitiens firent un armement considérable. Mais ces secours, qui pouvoient arriver trop tard, n’empêchèrent pas l’Empereur de faire à Constantinople toutes les dispositions pour une résistance désespérée. Le vieillard parut reprendre toute l’ardeur de sa jeunesse, et ses sujets, remplis d’espérances, se reprochèrent de l’avoir mal jugé. Son armée n’étoit pas équipée ; il enleva aux Grecs les armes qu’ils possédoient, et les fit distribuer à ses soldats. Les fortifications de la capitale furent réparées, et cette place, déjà si forte par sa position, devint inexpugnable.

Vatace et le roi des Bulgares résolurent d’attaquer l’Empire de deux côtés différens, et, en cas de réussite, ils se donnèrent rendez-vous sous les murs de Constantinople. Le premier devoit envahir le midi de la Thrace, l’autre le nord. Tout plia devant l’armée de Vatace ; il poussa ses conquêtes depuis Gallipoli jusqu’à l’embouchure de l’Hèbre ; Asan obtint le même succès, et s’avança jusqu’au mont Hémus. Après ces expéditions, d’autant plus faciles que Brienne ne pouvoit mettre une armée en campagne, les deux rois se trouvèrent au rendez-vous qu’ils s’étoient donné, et commencèrent le siége de Constantinople.

L’Empereur, décidé à périr sur les débris du trône, montra une audace héroïque. Laissant l’infanterie dans la ville, il rassembla le peu de cavalerie qui lui restoit, ne put en former que trois escadrons, et sortit avec cette petite troupe pour combattre une armée formidable. Jean de Béthune, neveu de Conon, l’ac-